Recevoir du feed-back peut être une expérience assez surprenante, peu importe s’il s’agit d’un retour négatif ou positif.
Il y a deux ans, j’ai travaillé avec des Néerlandais et j’ai assisté à des discussions entre eux. Ma première impression était que l’équipe s’entendait très bien. Ils rigolaient entre eux et l’ambiance semblait assez amicale.
Jusqu’au moment où il a fallu discuter travail. C’est alors que tout a changé. Des échanges vifs, directs et très agressifs à mon goût. Les mots et expressions utilisés n’avaient plus rien d’amicaux. Je ne comprenais pas mais ils ne semblaient pas davantage me comprendre lorsque j’ai pris la parole pour participer au débat.
En effet, j’essayais d’utiliser des formules moins agressives pour maintenir (ou remettre) une certaine harmonie et de pondérer avec des « un peu », « doucement », « pas tellement », etc. Jusqu’au moment où un de mes collègues me dit : « Arrête de tourner autour du pot. Sois plus clair ! Je ne sais pas ce que tu veux dire. ».
Le message était clair et c’est alors que je me suis transformé en Néerlandais (ou plutôt j’ai essayé) en devenant très direct avec peu de mots. La conversation était tout de suite plus constructive et tout allait mieux.
Une fois le débat terminé, les relations se sont immédiatement adoucies et tout le monde est redevenu copains (en fait, ils l’étaient toujours) et l’ambiance agréable.
Alors qu’est ce qui s’est passé ?
Il y a des cultures qui donnent des feed-back (encore un diminutif !) directs et d’autres plutôt indirects. Dans la catégorie « direct » on retrouve les Pays-Bas, l’Allemagne, la France, l’Espagne, l’Italie, la Russie et Israël. Chez les « indirects » on rencontre les pays d’Asie, les pays arabes, africains et dans une moindre mesure les pays anglophones (Grande-Bretagne, Etats-Unis, Canada).
Un feedback direct est clair, net, honnête, franc. Ceci peut se faire en face d’un groupe. Un feed-back indirect est plus subtile et diplomatique. Un feed-back négatif indirect est souvent donné en privé.
Mais ce n’est pas tout. A ces deux dimensions s’ajoutent encore deux dimensions de communication : une communication explicite et implicite.
Une communication explicite utilise peu de mots et va droit au but, directement sur le sujet et le point à traiter tandis qu’une communication implicite utilise beaucoup plus de mots et d’expressions afin de mieux expliquer et illustrer.
Et là nos amis du Nord (Scandinaves, Allemands, Néerlandais) sont dans un contexte direct et explicite. Autrement dit : peu de mot et directement sur le sujet.
Pour quelqu’un qui n’est pas habitué, ce comportement peut être interprété comme agressif et froid. Rassurez-vous c’est seulement une impression.
Les Français sont directs mais savent illustrer et enrober leurs propos par des explications.
En ce qui concerne les pays anglophones ils sont explicites mais plutôt dans un contexte indirect. C’est pourquoi on entend souvent des mots comme « perhaps, by the way, however, very interesting, original, a bit disappointing ». Attention aux mauvaises interprétations ! Ne prenez pas tout au premier degré.
Conseil utile: Préparez-vous quand vous travaillez dans un contexte international. Regardez avec qui vous aller travailler, débattre ou négocier. Cette préparation vous évite des surprises, des réactions inappropriées et des conflits inutiles.